De Durfort aux Cammazes

C’est une petite route pittoresque mais étroite et sinueuse qui s’apparente à une authentique route de montagne. Respectez bien la signalisation avant de vous engager : les poids-lourds, les bus et les gros camping-cars ne peuvent ni passer ni faire demi-tour…

La première partie, propice à une promenade (2 petits km jusqu’à Malamort), mérite d’être faite à pied.

Inauguré l’été 2023, « Lo camy des martinets » (le chemin des martinets) présente l’histoire des moulins et martinets de la vallée du Sor entre Les Cammazes et Durfort.

Réalisé à partir d’une impressionnante documentation réunie par un durfortois à la retraite et mis en forme par une équipe municipale épaulée par la personne qui a fait la scénographie du Musée du Cuivre du village en 2020 et, quelques années avant, celle du prestigieux Musée Dom Robert à l’Abbaye École de Sorèze, ce témoignage de valeur ne se contente pas d’expliquer comment, il n’y a pas si longtemps, le cuivre a fait la célébrité de Durfort, il montre l’importance de notre patrimoine hydraulique sur l’histoire économique et industrielle de la vallée et, à l’époque actuelle, cela ne peut que nous interpeler.

Deux grands panneaux dans le village sont complétés par des petits panneaux, tout le long de la route, devant chaque site abritant (ou ayant abrité) un martinet.

Si vous continuez à monter sur la route, peu après avoir dépassé le site de Malamort, vous arrivez au lieu-dit « le grand tournant », virage en épingle à cheveux assez large toutefois pour s’arrêter une minute et profiter d’un point de vue intéressant sur le fond de la vallée et son ouverture sur la plaine. Encore quelques centaines de mètres plus loin, la route croise une très grosse canalisation : sur quelques kilomètres, la partie la plus étroite et la plus montagneuse du trajet, un gros tuyau longe la route côté vallée, avant de s’éloigner le long d’une piste qui s’ouvrira sur votre gauche, après une aire de dégagement assez importante correspondant aux restes d’une carrière utilisée pour la construction du barrage des Cammazes – barrage que vous pouvez rejoindre en voiture, en suivant la route, après avoir traversé le village du même nom.

Cette importante retenue d’eau, à 8 km en amont du village, réserve pour l’eau potable et l’irrigation, est très rigoureusement surveillée et entretenue par l’Institution des Eaux de la Montagne Noire qui en assure aussi l’exploitation. Soyez donc tranquille, bien que de même facture que Malpasset, ce barrage mis en eau en 1958 supporte très régulièrement d’être rempli jusqu’au déversoir et il nous préserve efficacement des crues du Sor, autrefois dévastatrices.

Juste au-dessus du barrage, à quelques dizaines de mètres du plan d’eau, passe la Rigole de la Montagne : ainsi se côtoient deux ouvrages hydrauliques majeurs, l’un de la fin du 17ème et l’autre du milieu du 20ème. La Rigole et le Sor coulent dans le même sens mais, alors que la Rigole serpente tranquillement à flanc de montagne jusqu’à la trouée de Vauban – tunnel qui lui permet de franchir la montagne pour descendre sur l’autre versant et aller alimenter le barrage de Saint-Ferréol et le Canal du Midi – le Sor, comme toute bonne rivière qui se respecte, suit le fond de la vallée très encaissée qu’il a creusée et dévale vers Durfort.

Marcher en amont de la digue, le long de la Rigole, est une promenade ombragée très agréable qui donne une bonne vue sur toute la longueur du barrage des Cammazes. Au lieu-dit le Conquet, au niveau où le Sor se perd dans le plan d’eau, un déversoir permet à l’excédent d’eau de la rigole de rejoindre les eaux du barrage.

Vers l’aval, une autre possibilité de promenade se présente en suivant le « chemin des tuyaux ». Il s’agit d’une conduite qui achemine l’eau brute du barrage jusqu’à Picotalen, l’usine de traitement de l’eau potable sur la commune de Sorèze, bien visible de Durfort, presque à l’aplomb de l’usine des salaisons. Ce parcours, pittoresque et très agréable, de près de 7 km à flanc de montagne, est en deux parties de pistes interdites à la circulation, de part et d’autre d’un tronçon où la conduite suit la route de Malamort.

De Durfort aux Cammazes